Ou va le monde ?

A voir absolument jusqu’à la fin..


Claude Bourguignon – Colloque : "Où va le monde ?" par EuropeEcologie

A bientôt

Chez Nicolas Ouedraogo

Depuis hier, nous sommes chez Nicolas Ouedraogo. Nous sommes accueillis dans sa famille comme des princes, cela en est même gênant, nous qui voulons partager leur quotidien de paysan Burkinabé.

Elisabeth, sa femme, nous prépare des repas délicieux à base de pâtes ou de riz. Nous lui avons plusieurs fois dit que nous voulions manger le tô comme eux mais elle semble penser que ce n’est pas assez bien pour nous.
[simage=380,320,y,center] Au fil de la journée, elle accepte de nous laisser l’aider pour battre le mil, égrainer le mais blanc ou faire la plonge. Il n’ y a pas de courant dans la concession et donc pas de télévision, ni d’Internet. La journée est rythmée par la préparation des repas, aller chercher l’eau, l’oseille au barrage pour faire la sauce, les rires et les pleurs des enfants, la sieste au moment de la forte chaleur de la journée.

Nous dormons dans une case carrée couverte de tôle. La crainte d’avoir trop chaud en pleine nuit était fausse. La porte et la fenêtre ouvertes laissent entrer la fraicheur d’une belle nuit de pleine lune.
[simage=381,320,y,center] La nuit a été rythmée par les aboiements du chien, les cris des oiseaux nocturnes puis au petit matin, le chant du coq. Dès le lever du soleil, nous étions debout. Pendant 3 heures environ, la chaleur est supportable pour nous. Mais dès midi, nous recherchons l’ombre des rares arbres pour vivre au ralenti jusqu’au soir.

Nous restons dans la famille de Nicolas jusqu’à Lundi pour ensuite aller chez Hassami et sa très grande famille.

A bientôt

Chez Brigitte et Michel : une colo à la ferme du réseau accueil-paysan

Au rythme des saisons, Michel et Brigitte invitent vos enfants au bonheur d’être « nature », pendants les vacances scolaires. Retrouvez les sur http://www.copainsdesbois.com/

Désireux de partager leurs passions, leur savoir-faire, Michel et Brigitte, ouvrent leur maison et leur ferme biologique à vos enfants.
Ils proposent à ceux qui aiment la nature ou souhaitent la découvrir, de profiter des vacances pour se ressourcer, « au vert », en pratiquant de nombreuses activités, dans une ambiance familiale.

Caresser une poule, faire une cabane, brosser un poney, le monter, ramasser les œufs, cueillir des fruits, déguster le gâteau fait ensemble ou dormir à la belle étoile … Que d’émotions et de plaisirs partagés.

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Comme Michel et Brigitte d’autres paysans du réseau Accueil-Paysan accueillent des enfants pour des vacances à la ferme.
N’hésitez pas à consulter le site national http://www.accueil-paysan.com/ , il y a des lieux d’accueils dans toute la France.

Nous ne sommes pas de « vrais » paysans.

Enfin, c’est ce que l’on entend souvent autour de nous lors de réunions, rencontres.. « Vous ce n’est pas pareil, vous n’êtes pas de vrais paysans »..

Nous nous sentons paysans, dans une lignée millénaire et universelle de personnes qui travaillent ou ont travaillé la terre, sèment et récoltent des céréales, des légumes ou encore élèvent des animaux, pour nourrir d’abord leur famille puis les autres.
Sur mon vieux tracteur qui me donne mal au cou, avec mes outils tous aussi vieux, ou à coté de mon âne attelé à sa carriole, je me sens dans la continuation de toutes personnes qui ont travaillé notre terre avant moi. [simage=161,320,y,left] Je me retrouve aux côtés de ma grand-mère qui, sans être agricultrice du tout, se penchait encore à 95 ans sur sa terre pour cultiver de beaux légumes et continuer à nourrir sa famille.

Nous cultivons une petite surface ( 8 ha) au regard des moyennes françaises mais une surface très supérieure la moyenne mondiale de 1,5 ha par paysan. En Europe, la surface moyenne d’une ferme est de 18,5 ha, en Italie de 6.5 ha.Il suffit donc d’élargir un peu son regard, sortir du Limousin et de France pour s’apercevoir que notre « petite » ferme n’a pas à rougir de sa taille. Nous en sommes d’ailleurs fiers.

Nous ne vendons pas notre production. Enfin, pas à des groupements, des coopératives, sur des marchés.. Il y a dix ans, au démarrage de notre activité, nous faisions des marchés, des livraisons, un peu de vente à la ferme. Maintenant, toute notre production est utilisée pour nous nourrir et nourrir les personnes que nous accueillons et elle ne suffit pas. Nous achetons miel, veau, agneau, légumes à des producteurs locaux voisins.

Les animaux que nous élevons servent bien sûr de support pédagogique mais leur production est réelle. Les fromages que nous servons viennent du lait de nos deux vaches, les jambons de nos cochons, les œufs de nos poules..

Pour certains, exploitants agricoles pour la plupart, notre ferme est un zoo, un cirque, ceci étant à prendre de façon péjorative. Ce n’est pas très sympa pour les cirques et les zoos où j’ai apprécié d’aller étant enfant et où nous avons emmené nos enfants.

Une « vraie » ferme pédagogique serait alors une ferme avec une « vraie » activité de production (qui produit beaucoup de veaux et fait toutes ses courses au supermarché le samedi) et un accueil pédagogique d’enfants et d’adultes.
[simage=102,320,n,left] Certaines de ces fermes sont des fermes pédagogiques si l’activité pédagogique est menée de façon aussi professionnelle que les autres activités de la ferme, si aucune des activités ne se fait au détriment des autres. Serait-ce une vraie « ferme » pédagogique parce que d’abord « ferme » ?

Je me sens paysan mais je connais aussi mes limites. Élever deux vaches, semer un hectare de céréales, sont à ma portée. Mener un gros troupeau de bovins, de brebis dépassent mes compétences. Accueillir 50 enfants sur la ferme, leur faire découvrir, caresser, traire une vache, organiser un accueil de familles pour les faire participer à la vie de la ferme, nous savons faire. Nous nous sommes organisés pour que les animaux, les cultures ne pâtissent pas de cette présence quasi-permanente. Une « vraie » ferme ne le permettrait peut-être pas. Nous pouvons nous permettre une chute de la production de lait les jours de visites, un éleveur laitier qui ne vit que de la vente de son lait le pourrait-il? Il lui faudrait s’organiser en conséquence.
[simage=155,320,n,left] Pour terminer, le petit Larousse donne la définition suivante au mot paysan :  » Qui vit à la campagne de ses activités agricoles » avant d’ajouter  » rustre, lourdaud »: c’est tout moi, quoi !

Culture et cultures ici et ailleurs…

Quand nous partons en vacances, nous aimons être hébergés et manger chez des paysans. Ainsi nous vivons quelques jours au plus près de la population locale. Ceci nous permet d’échanger sur un sujet universel, l’alimentation et les cultures qui en sont la base.

Découvrir un pays à travers les modes de vie, les cultures, la cuisine nous parait essentiel dans un échange culturel. Nous parlons aussi de ce que nous cultivons, ici en Limousin.
Au Burkina Faso par exemple, un paysan m’expliquait en décembre dernier, que chez eux il fallait jusqu’à 30 jours pour obtenir une salade, entre le semis et la récolte. Il semblait trouver que c’était long! Je lui ai alors dit que chez nous en hiver, cela peut prendre 3 voire 4 mois… J’ai semé de la mâche en 2009 qu’on ne pourra manger qu’au printemps 2010.[simage=142,400,n,center]

Certains légumes cultivés en Afrique sont les mêmes qu’ici, oignons, tomates, choux, haricots, concombres, poivrons, il n’y a que les conditions qui font la différence.

Pour ceux qui ont la chance d’avoir un point d’eau à proximité, les cultures vivrières et de vente sont possible.
Ensuite il y a la qualité des sols. là-bas on constate parfois des sols très lessivés. Des maraîchers font du compostage pour améliorer la structure du sol.
Autre différence majeure, pas de mécanisation des cultures pour les petits paysans. Les plus riches ont un âne ou des boeufs qui permet un travail du sol. Pour la majeure partie des paysans rencontrés tout se fait à la main : préparation du sol, semis, désherbage, récolte, battage des céréales…
[simage=143,400,n,center] Les seules cultures mécanisées sont celles de grands groupes qui ont implanté du coton ou de la canne à sucre. Dans le sud du Burkina, nous avons traversé des zones immenses, des milliers d’hectares de canne à sucre, arrosés avec des enjambeurs du même type que dans les cultures intensives de maïs en France. Et au village à proximité, les femmes et les enfants continuent d’aller chercher de l’eau à plusieurs kilomètres!
[simage=141,400,n,center] On constate ici comme là-bas le décalage entre les petits paysans qui tentent de survivre et des sociétés qui font le maximum de profit.
A bientôt pour des recettes avec des produits locaux, d’ici ou d’ailleurs!!!
Anne-Marie

Retour en France

Bonsoir,
Voilà nous sommes de retour à la ferme après deux semaines de coopération internationale avec les paysans du Burkina.
[simage=215,512,y,center] [simage=206,512,y,center] Retour difficile à cause du froid régnant ici. Il faisait 40°C à Ouaga lors du décollage et -2°C à Roissy à l’atterrissage.
Retour difficile à cause de l’ambiance triste, grise et artificielle des villes de France après 15 jours de sourires, de bienvenues et de gestes d’amitié.

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Retour difficile à cause de nos chevaux qui se sont échappés de leur enclos à cause d’une clôture électrique coupée. Échappée qu’il a fallu gérer au téléphone dès notre arrivée en France sans être sur notre ferme. Merci aux amis de s’être mobilisé, en particulier à Jacques. Échappée qui va nous valoir une amende pour divagation!

[simage=200,512,y,center] Heureusement Noël en famille nous a amené un peu de chaleur humaine que nous avions quitté quelques jours auparavant. Et Coline qui revient de deux mois au Togo et vient partager son dimanche avec nous pour parler de « son » Afrique.

[simage=190,512,y,center] C’est sur, nous repartirons au Burkina.

Pour aller chez Nicodème Traoré à Toussiana, c’est très simple. Il faut se rendre sur sa page web sur le site d’accueil paysan et le contacter par mail. Vous partagerez alors la vie d’une famille de paysans Burkinabé, découvrirez son mode de vie, ses voisins, son environnement et vous serez séduits par la gentillesse de tous.

« La bienvenue »

Au fil des jours, nous remplissons nos têtes de rires, de chants, de joie, de salutations.

Toutes les personnes que nous croisons nous adressent un bonjour, un signe de la tête accompagnés de larges sourires. A chaque étape où notre venue est annoncée, nous sommes très chaleureusement accueillis. On partage l’eau de bienvenue, un repas suivant l’heure…

Notre véhicule ne veut pas démarrer et nous devons pousser ? Aussitôt 10 personnes se précipitent pour nous aider en souriant, sans nous demander autre chose que notre bonjour, notre poignée de main…

Les enfants nous donnent la main

Les enfants nous accompagnent lors de nos visites, heureux de voir des « massalas »: des blancs

concession familiale de hassami

Pour avoir une vue aérienne du village, nous sommes montés sur la terrasse de la mosquée.

Préparation du tot

Dans les villages nous assistons à la préparation du tot, plat typique.

Au fil de nos déplacements, un plan d’eau et des activités de pêche. Les points blancs sont des fleurs sur l’eau…

pêche sur une retenue d'eau pluviale

Invités chez un paysan, nous dégustons un plat traditionnel : du tot et de la sauce à l’oseille et aux arachides. C’est très bon. La quantité préparée pour nous est telle que nous ne pouvons pas tout manger!

Repas chez un paysan

Partout, il y a des animaux en liberté. De très nombreux ânes, des cochons, des chèvres… Nous doublons ou croisons aussi beaucoup d’ânes attelés à de petites carrioles en fer, basses, très stable.âne à côté d'un grenier

Dans les villages nous observons les us et coutumes locales: le stockage des céréales dans de beaux greniers en paille et bois, l’eau puisée au forage avec une pompe. Les points d’eau sont des lieux de regroupement des femmes et des enfants qui transportent dans toute sorte de récipient l’eau nécessaire à la cuisine, la vaisselle, la toilette…. Partout, il y a des animaux en liberté. De très nombreux ânes, des cochons, des chèvres… Nous doublons ou croisons aussi beaucoup d’ânes attelés à de petites carrioles en fer, basses, très stable.

puisage

Les greniers peuvent être construits en terre comme les cases, suivant les provinces.

Un grenier chez albert

Allez « Bonne traversée » comme on dit ici.

A bientôt

Rencontres…

Tout au long de notre séjour, nous allons à la rencontre de paysans qui souhaitent accueillir des touristes chez eux en adhérant au réseau Accueil-Paysan.

Notre séjour est aussi l’occasion de découvrir les sites touristiques du pays.

Jeudi 10 décembre, on visite le site de Laongo: nous avons découvert de nombreuses sculptures dont l’interprétation humaniste voire philosophique nous est révélée par le guide. Une représentation de la communication par exemple, équilibre fragile et précaire entre les personnes ….

belier

nouba

A chaque arrêt de nombreux enfants accourent.

enfants

En route pour aller chez Nicolas, nous faisons un arrêt à la mare aux caïmans . Là les chèvres, vaches, oiseaux viennent boire au risque d’être la proie des caïmans qui vivent sur les berges et sont très rapides.

caiman

Nous quittons la « grande » route et Nicolas nous guide: on suit sa mobylette jusqu’à son village. Il nous reçoit où vit sa famille. Avant d’entrer dans la cour, nous passons entre de nombreux greniers à mil, maïs, sorgho, etc… Puis une cour fermée où nous sommes attendus. La famille partage le lieu : une case pour la cuisine en cas de pluie, une pour le couchage des parents, grand-parents, enfants, une pour les hôtes de passage. Il y a aussi l’enclos des vaches, des chèvres, des cochons, les poules qui se perchent dans les arbres à la tombée de la nuit. On assiste à la préparation du repas familial, les épices broyées au pilon pour faire la sauce d’accompagnement du tot.

greniers chez nicolas

La ferme de Nicolas et Elisabeth

Dans la cuisine de Nicolas

Anne-Marie essaye le pilon pour préparer une sauce pour le tot

Retour à Ziniaré à la nuit par les pistes de latérites, une terre rouge.

Journée chargée Vendredi 11 décembre.

Trois visites de fermes qui souhaitent accueillir des touristes en vacances. 3 lieux très différents avec toutefois une constante : 1 accueil toujours très chaleureux, avec des gens souriants, aimables, venant discuter avec nous.

Dans chaque ferme, des personnes parlent le Français dont la plupart des jeunes qui vont à l’école où l’enseignement est bilingue. La langue officielle est le Français. Dans la province de l’oubritenga où nous sommes, la langue la plus parlée est le moré, la langue de l’ethnie majoritaire les Mossis.

Place aux photos des visites, il commence à être tard et les journées sont bien chargées. Nous nous sommes beaucoup déplacés aujourd’hui et la benne du pickup sur les pistes n’est pas très confortable. Mais quel plaisir d’être là !

enfants dans une "concession", un village de la même famille depuis dès générations

La case d'hassami

De retour du forage, le puit.

A bientôt

Soirée Chanvre

Non, non, rien à voir avec un éventuel paradis artificiel !

Nous avons accueilli hier soir, un groupe très sympathique de paysans de Loire-Atlantique producteur de chanvre. Ils travaillent à la création d’une filière de production et de commercialisation de produits naturels à base de chanvre : huile pour l’alimentation, isolation principalement.

Après une journée de rencontre à Melles (79), ils allaient dans la vallée de la Dordogne (19) pour une formation. Ils ont fait une étape chez nous avec repas à la table d’hôte, nuit et petit-déjeuner.

Anne-Marie avait préparé un plat typiquement limousin pour l’occasion : un pâté de pommes de terre servi avec du jus de pomme de notre production.

La conversation, animée et conviviale, a portée sur les similitudes et différences entre la paysannerie limousine et ligérienne ( des Pays de Loire !) entre autre.

Une très bonne soirée et un accueil très agréable pour tous !

A bientôt
Eric

Réseaux

Petite soirée amicale à l’occasion du départ d’Odile de la direction du réseau régional des CIVAM du Limousin.
Cette petite fête me donne l’occasion de parler un peu des réseaux professionnels auxquels nous appartenons.
A l’instar de ce qui existe dans le monde de l’entreprise traditionnelle ou web-entreprise, les paysans se regroupent en réseaux pour échanger sur leurs pratiques, monter des projets collectifs.
Nous sommes adhérents à deux réseaux : Les CIVAM, les Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural et Accueil Paysan.

L’intérêt pour nous est de pouvoir rencontrer , échanger entre paysans ayant des centres d’intérêt et des problématique proches : participation au développement local, fermes à taille humaine, commerce local, implication dans la vie locale, développement durable.

Les CIVAM aident des groupes de paysans à se fédérer autour de projets, à trouver les financements, les partenariats indispensables. Ainsi en Limousin, ils existent des groupes CIVAM autour de la gestion de l’herbe, de la production de chanvre, de la mise en place d’une filière plaquette bois, de la fourniture de paniers paysans.. Nous participons à un groupe sur l’accueil éducatif qui regroupent des fermes proposant des accueils à la journée aux écoles, aux crèches et aux accueils de loisirs, à tout public.

Accueil Paysan Limousin compte 35 adhérents et 25 porteurs de projet. L’association a, entre autre, l’objectif de favoriser l’accès aux différentes formes d’accueil à tous
et de favoriser l’accueil de nouveaux arrivants.
Sa charte éthique précise :
-L’accueil Paysan doit faire partie intégrante de l’activité agricole. Le paysan pratiquant cet accueil est désireux de faire connaître son métier et son environnement (contact avec les animaux, connaissance des plantes, du rythme des saisons).
– L’accueil se fait dans un souci d’échanges et de respect mutuels.
– L’accueil Paysan est un facteur de développement local ; il maintient la vie en milieu rural.
– L’accueil paysan propose un confort adapté à l’habitat local.
– L’accueil paysan est pensé et organisé par ceux qui en vivent.

Nous nous retrouvons pleinement dans ces réseaux qui nous permettent de sortir de notre ferme et prendre du recul par rapport au quotidien, tout en alimentant en réflexion nos pratiques d’accueil.

A bientôt

Eric